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temps de mettre sa longue mouche sous l'œil gauche et de corriger son haleine avec un peu d'écorce de citron'. Lady Flippant, seule dans le parc, s'écrie : « Malheureuse femme que je suis! j'ai quitté le troupeau pour mettre les chiens à mes trousses, et pas un vagabond ivrogne qui vienne trébucher sur mon chemin! Les mendiantes en loques, les ramasseuses de cendres ont meilleure chance que moi. Ce sont là les morceaux les plus doux, jugez des autres ! Il prend à tâche de révolter même les sens; l'odorat, les yeux, tout souffre devant ses pièces; il faut que ses auditeurs aient eu des nerfs de matelot. Et c'est de cet abîme que la littérature anglaise est remontée jusqu'à la sévérité morale, jusqu'à la décence excessive qu'elle s'impose aujourd'hui! Ce théâtre est comme une guerre déclarée à toute beauté, à toute délicatesse. Si Wycherley emprunte à quelque écrivain un personnage, c'est pour le violenter ou le dégrader jusqu'au niveau des siens. S'il imite l'Agnès de Molière, il la marie afin de profaner le mariage, lui ôte l'honneur,

Dapperwit : « I will contest with no rival; not with my old rival your coachman. »

She has a complexion like an Holland cheese, and no more teeth left than such as give a haut goust to her breath.

1. Pish! give her but leave to put on.... the long patch under the left eye; awaken the roses on her cheeks with some Spanish wool, and warrant her breath with some lemon-peel.

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(Acte III, scène III.)

2. Unfortunate lady that I am! I have left the herd on purpose to be chased. But the park affords not so much as a satyr for me; and no Burgundy man, or drunken scourer, will reel my way. The rag-women, and cinder-women, haver better luck than I. (Acte IV.) 3. Dans l'Épouse campagnarde.

bien plus la pudeur, bien plus encore la grâce, change sa tendresse naïve en instinct éhonté et en confessions scandaleuses1. S'il prend la Viola de Shakspeare2, c'est pour la traîner dans des bassesses d'entremet teuse, parmi les brutalités et les coups de main. S'il traduit le rôle de Célimène, il efface d'un trait les façons de grande dame, les finesses de femme, le tact de maîtresse de maison, la politesse, le grand air, la supériorité d'esprit et de savoir-vivre, pour mettre à la place l'impudence et les escroqueries d'une courtisane « forte en gueule. » S'il invente une fille presque honnête, Hippolyta, il commence par lui mettre dans la bouche des paroles telles qu'on n'en peut rien transcrire. Quoi qu'il fasse et quoi qu'il dise, qu'il crée ou qu'il copie, qu'il blâme ou qu'il loue, son théâtre est une diffamation de l'homme, qui rebute en même temps qu'elle attire, et qui écœure quand elle corrompt.

1. On connaît la lettre d'Agnès dans Molière : « Je veux vous écrire, et je suis bien en peine par où je m'y prendrai. J'ai des pensées que je désirerais que vous sussiez; mais je ne sais comment faire pour vous les dire, et je me défie de mes paroles, etc. » Regardez la façon dont Wycherley la traduit : « Dear, sweet Mr Horner, my husband would have me send you a base, rude, unmannerly letter but I wont 't; and would have forbid you loving me, but I wont; and would have me say to you, I hate you, poor Mr Horner, but I won't tell a lie for him. For I'm sure if you and I were in the country at cards together, I could not help treading on your toe under the table, or rubbing knees with you, and staring in your face, till you saw me, and then looking down and blushing for an hour together, etc. -¶ Why, he put the tip of his tongue

:

between my lips. »

2. Dans le Plain dealer.

Un don surnage pourtant, la force, qui ne manque jamais dans ce pays, et y donne un tour propre aux vertus comme aux vices. Quand on a écarté les phrases d'auteur tout oratoires et pesamment composées d'après les Français, on aperçoit le vrai talent anglais, le sentiment poignant de la nature et de la vie. Wycherley a ce lucide et hardi regard qui saisit dans une situation les gestes, l'expression physique, le détail sensible, qui fouille jusqu'au fond des crudités et des bassesses, qui atteint, non pas l'homme en général et la passion telle qu'elle doit être, mais l'individu particulier et la passion telle qu'elle est. Il est réaliste, non pas de parti pris, comme nos modernes, mais par nature. Il plaque violemment son plâtre sur la figure grimaçante et bourgeonnée de ses drôles pour nous porter sous les yeux le masque implacable où s'est collée au passage l'empreinte vivante de leur laideur. Il charge ses pièces d'incidents, il multiplie l'action, il pousse la comédie jusqu'aux situations dramatiques; il bouscule ses personnages à travers les coups de main et les violences, il va jusqu'à les fausser pour outrer la satire. Voyez dans Olivia, qu'il copie d'après Célimène, la fougue des passions qu'il manie. Elle peint ses amis comme Célimène1, mais avec quels outrages! Milady Automne?- Un vieux carrosse repeint. -Sa fille? - Splendidement laide, une mauvaise croûte dans un cadre riche. Et la dégoûtante vieille au haut bout de sa table....

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But, as I was saying, madam, I have been treated to-day with

Renouvelle la coutume grecque de servir une tête de mort dans les banquets. » Nos nerfs modernes ne supporteraient pas le portrait qu'elle fait de Manly, son amant; celui-ci l'entend par surprise; à l'instant elle se redresse, le raille en face, se déclare mariée, lui dit qu'elle garde les diamants qu'elle a reçus de lui, et le brave. « Mais, lui dit-on, par quel attrait l'aimiez-vous? Qu'est-ce qui avait pu vous donner du goût pour lui? Ce qui force tout le monde à flatter et à dissimuler, sa bourse; j'avais une vraie passion pour elle1. Son impudence est celle d'une courtisane déclarée. Amoureuse dès la première vue de Fidelio, qu'elle prend pour un jeune homme, elle se pend à

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all the ceremony and kindness imaginable at my Lady Autumn's But the nauseous old woman at the upper hand of her table......

OLIVIA.

Revives the old Grecian custom of serving in a death's head with their banquets....

I detest her hollow cherry cheeks, she looks like an old coach new painted.

....

She is most splendidly, gallantly ugly, and looks like an il. piece of daubing in a rich frame. (Acte II, scène 1.)

La scène est empruntée au Misanthrope et à la Critique de l'École des Femmes; jugez de la transformation.

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But, madam, what could make you dissemble love to him, when 'twas so hard a thing for you, and flatter his love to you?

OLIVIA.

That which makes all the world flatter and dissemble. "Twas his money; I had a real passion for it.

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As soon as I had his money, I hastened his departure like a wife, who, when she has made the most of a dying husband's breath, pulls away his pillow. (Acte IV, scène 1.)

Cette dernière phrase est d'un satirique morose plutôt que d'un observateur exact.

son cou, «l'étouffe de baisers; » puis dans l'obscurité elle tâtonne pour le trouver en disant : « Où sont tes lèvres? » Il y a une sorte de « férocité animale dans son amour. Elle renvoie son mari par une comédie improvisée; puis, avec un mouvement de danseuse :

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Va-t'en, mon mari, et viens, mon ami. Justement. les seaux dans le puits: l'un descendant fait monter l'autre. Elle éclate d'un rire mordant : « Pourvu qu'ils n'aillent pas comme eux se heurter en route et se casser l'un l'autre1!» Surprise en flagrant délit et ayant tout avoué à sa cousine, dès qu'elle entrevoit une espérance de salut, elle revient sur son aveu avec une effronterie d'actrice : « Eh bien ! cousine, lui dit l'autre, je le confesse, c'était là de l'hypocrisie raisonnable. Quelle hypocrisie? Je veux dire, ce conte que vous avez fait à votre mari; il était permis, puisque c'était pour votre défense. Quel conte? Je vous prie de savoir que je n'ai jamais fait de conte à mon mari. Vous ne me comprenez pas, bien sûr : je dis que c'était une bonne manière d'en sortir, et honnête, de faire passer votre galant pour une femme. Qu'est-ce que vous voulez dire, encore une fois, avec mon galant, et qui est-ce qui a passé pour une femme?· Comment! vous Voyez bien que votre mari l'a pris pour une femme! l'homme qu'il a trouvé avec vous!

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Qui? ·

Mon Dieu! mais

Seigneur! vous

ètes folle à coup sûr.-Oh! ce jeu-là est trop insipide,

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1. Go, husband, and come up, friend; just the buckets in the well; the absence of one brings the other. But I hope, like them too, they will not meet in the way, jostle and clash together.

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