point tant seulement leur foy immuable, mais auissi qu'ilz soient privées de toute peur et crainte. Ta peur t'a fait perdre ta maistresse, et ta presumption de vouloir entrer dans le Temple de Venus sans congé ta fait perdre ton voir. Mais Apollo m'a voulu te faire cognoistre que les Dieux souventesfois recevrent ceux qui des Dames sont abandonnes, et que les yeux clos de delices mondaines sont pourtant plus capables des sciences. Ceste punition te sera profitable. Venus te pourra tant seulement priver de sa felicité en amour, mais en guerdon des devotions que tu as tousjours faits a Apollo, il te fera desormais scavant et descyphrer la destin des amants, et de pouvoir mieux le conseiller, que quelq'un de ses mignons combien gallant qu'il soit. Plus oultre il te promist qu'avecques le temps tu regaigneras ton voir, mais que cela ne t'adviendra pas jusques que a un mesme instant, et en un mesme lieu, dans un pays tresflorissant en paix, deux Chevaliers treshardis combattront, deux amantz tresfideles se rencontreront, et la Dame plus vertueuse de tout l'univers y sera presente a tel spectacle. Alors quand tes yeux contempleront ce que ton cœur plus desire, (assavoir) une Dame douée et enrichie des plus grandes vertus, doctrine, et beauté, plus que nulle autre des le commencement, alors (dit-il) tes yeux revoirront, et cela te le fera congnoistre tout ce que Apollo predit est veritable. Cependant (dit-il) est ordonné que tu auras ton habitation en une maison d'hermite, la ou tu auras bonne provision de toutes choses necessaries." Et subitement je me trouvay transporté en une petite montaigne cy près, la ou j'ay esté plusieurs ans bien eslongué des miseres & injures desquels le monde est tout remply. Ores tres bonne et tres belle dame ainsi renommée de par l'oracle, et confirme de par les opinions universelles de l'univers, ce que l'Enchantresse a Contarenus, Sibilla a Loricus et Gandine, et Apollo a moy avoient predit, de par vostre presence tres magnifique est verifié. Les Chevaliers tres hardis Contarenus & Loricus ont icy entrebattus, les tresfideles et constans amants Loricus et Gandine icy se sont rencontrez. Et quant a moy (pauvre Hemetes) qui ay esté longtemps aueugle (comme bien scait le Chevalier present) suis a ceste heure restitué a mon voir, et toutes ces choses sont accomplies depar vostre grace et vertu tant honoré des meilleurs, et laquelle nous sommes tant obligez. Pourtant je vous presumeray a ceste heure presenter ces personages tresnobles pour vous complaire en leur ser vice et ma pauvre personne pour vous servir en oraisons, et remettant ces amantz & leur delices, il me faut donner conseil a Loricus en telle maniere. Chevalier, poursuy ton enterprinse, car il est tresnoble. De par moy tu pourras apprendre de ne jamais craindre, et de par toymesme, a estre industrieux es travaux, sachant bien que les choses notables ne sont jamais sans grande difficulté parachevées. Her cules par ses labeurs et travaux gaigna sa renommée, et sa ruyne par amour. Loricus, a la fin tu seras guerdonné, au moins tu gaigneras la reputation; qui aux dames tresnobles est plus agreable. Mais j'ay desja trop long temps detenu vostre patience avecque ce discours tant tedieux : pourtant je seulement suppliray vostre Majeste de me faire l'honneur que d'entrer en ma pauvre maisonnette. Et la je vous conduirai tantost. Ces paroles finies, il l'amena en son caverne, et y venu, iĮ print son congé disant comme s'ensuit: "Icy (Madame tresnoble) je vous ay amenée en ma trespauvre maison la, ou il n'y a point d'art synon le naturel, ny de fournitures sumptueuses, tant seulement y a quelques enseignes de bon vouloir, mais l'heure aprochant de mes oraisons (laquelle pour chose quelconque il me fault tousjours observer) je vous laisseray. Icy promettant de prier Dieu (si comme pour mon ame) pour vostre Majesté, que ceux qui luy veulent plus grand bien ne le peuvent jamais soubhaiter en vain." Tam Marti, quam Mercurio. EPILOGISMUS. A sighe sometymes may ease a swelling harte, As soden blastes do cleare the clowdye skyes; And teares liekwyse maye somewhatt ease some smarte, So sighes and tears (yf soveraigne grace be greved) But, if my Queene shulde not accepte them well, Yf God wolde deigne to make a Petrark's heire of me, The coomlyest Quene that ever was my Lawra nedes must be. Oratio ad Sereniss. Angliæ, Franciæ, & Hyberniæ Reginam ELIZABETHAM, in Aulâ Woodstochiensi habita a Laurentio Humfredo, Academiæ Oxoniensis Procancellario, anno 1575, Septemb. 111. Pro Regno Angliæ, R. Majestate, Consiliariis, Ministerio, O Deus altitonans Mundi Cœlique Monarcha, Hæc, hæc vita mare est peramarum, navigat omnis, Nunc mare sulcamus, mare nunc ingressa Carina est, Sis prora & puppis, nostræ sis ancora navis, Et peregrinantis dirige vela ratis. Suffice nunc doctos qui clavum rite gubernent, Tales falce secas: tamen ut nova plantula surgat, Londini, Typis Henrici Binnemani, impensis Georgii Bishop, 1555. Ampla tua est bonitas, gravis et maledictio nostra, Quod clemens pater es, speramus; deinde timemus, Spes est, at causa est nausea nostra metus. Heu fera Parca rapit proceres, non parcere cuiquam, Novit, præda hujus Crassus & Irus erunt. En fuit, en non est Babylon, nec Persica pompa, Nec Græcum imperium, nec Latialis honos. Spes est quod fuerint, sed nunc non esse, timendum : Spes est, esse quidem, porro fuisse malum. Quod valet & vivit, tua magna potentia sola est: Si moritur, nostrum est promeritum atque scelus. Quod populo præsit, quod sit, jam spero, sed oro Ut semper jubeas esse, vel esse diu. O utinam vivat, vivat, sero ut moriatur, Cœlum & terra præteribunt, verbum autem Domini manet in æternum. Dictum Christi Mar. 13. Symbolum Ducum Saxoniæ & Georgii Marchionis Brandeburgensis, paraphrastice & metrice explicatum. Omnia transibunt, tellusque polusque liquescent, Mundi pompa, decor, gloria, Távтα σxiαí. Hic erat, est, & erit, cætera άVTα TÓVOS. Dux patriæ, comes est vitæ, post secula judex, Hoc cape, dat Christus, nam Christi ferrea virga est, Hoc cape, sit cordi, sit curæ, sitque voluptas, Hoc cape, crede, time, perlege, vive, Vale. Majest. tuæ subditiss. LAUR. HUMFREDUS. Carmen ejusdem Laur. Humfredi eucharisticum & paræneticum de initio regni R. Elisabethæ, et de auspicatiss. anno decimo octavo Novemb. die 17, &c. |