tion sera de nouveau contenue dans ces seuls mots: Les membres du Corps législatif se témoigneront réciproquement beaucoup plus de confiance, et le peuple français aura aussi beaucoup plus de confiance dans les membres du Corps législatif. » J'appuie le projet de la commission. » » Nomi dei capi infrangitori di leggi » Si andan cangiando, e con più strazio sempre » Della oppressa reppublica. ON ALFIERI. Brutto secondo. Na osé dire du 9 thermidor qu'il n'avait été bon qu'un seul jour, et j'ai prouvé ailleurs (1) l'impudente fausseté de cette assertion; c'est des événemens du 30 prairial qu'on peut dire avec vérité qu'ils n'ont été bons qu'un seul jour. Sans doute, dans les premiers momens, (1) Voyez n.o 62. il fut impossible, excepté aux amis peu nombreux de l'ancien Directoire, de ne pas se réjouir d'un pareil événement; nous étions si mal alors qu'il était tout naturel de concevoir quelques espérances; malheureusement nous sommes devenus pis encore: chaque jour, nous marchons à grands pas vers le plein régime de la terreur; aussi malgré les prévenances qui m'ont été faites par certains des meneurs actuels, comme à un antagoniste déclaré de l'ancien Directoire, je ne veux pas plus suivre leurs bannières que je ne suivais celles qu'ils ont renversées; ce fut ainsi qu'après le 18 fructidor, je me refusai toujours à m'enrôler sous les étendards des vainqueurs, malgré que, sous quelques points de vue, j'eusse été opposé anx vaincus. Déjà on a débuté par plusieurs mesures révolutionnaires, qui ont été emportées d'emblée sans qu'il fût possible de les combattre, et parmi lesquelles il faut distinguer celles relatives à l'emprunt forcé, et surtout la loi sur les étages (1) : il faut rendre aux auteurs de cette dernière loi la justice qui leur est due; jamais Robespierre et ses amis n'inventèrent rien de plus horriblement conçu, de plus propre à opprimer arbitrairement tous les citoyens. D'autre part, la France va retomber sous le joug des sociétés populaires : il faut habiter Paris en ce moment pour se faire (1) Voyez n.° 91. une juste idée de la grossière brutalité des membres qui composent ces sociétés ; non contens de vociférer à l'aise dans leurs infames repaires, ils se répandent chaque soir dans les rues, où ils accablent d'invectives et d'outrages tous les citoyens qui portent une mise décente et un maintien honnête s'ils sont payés, (comme c'est infiniment vraisemblable) pour faire détester le gouvernement actuel, il faut avouer qu'ils gagnent bien leur argent; depuis le règne de Marat, il ne s'était rien vu de plus révoltant, de plus ignoble, de plus hideux que leurs saturnales nocturnes. : Désolé d'un pareil spectacle, ainsi que de tout ce qui se passe autour de moi, j'ai eu, ce matin même, l'entretien suivant avec un habitué du club principal que la commission des Inspecteurs du Conseil des Anciens a laissé s'établir au Manége, et dont elle protége spécialement les factieuses opé rations. DIALOGUE Le Clubiste. - Bon jour, Félix, veuxtu que nous causions ensemble un moment? F. F. - Sur quoi? Le Clubiste. Sur la révolution du 30 prairial.... Tu as dû être bien satisfait de cette journée, toi, vieil ami de la iberté, et qui ne la reconnaissais pas sans doute sous la domination de l'exécrable triumvirat; toi qui, l'an dernier, dans plusieurs opinions successives, ne craignis point d'attaquer les prétentions d'un Directoire usurpateur et alors tout-puissant. F. F.Ah ah! il me s'emblait qu'alors tu étais du nombre de ceux qui m'attribuaient libéralement l'épithète de chouan précisément à cause de ces mêmes opinions qu'il te plaît de célébrer aujourd'hui. Le Clubiste. Ne nous occupons plus du passé; parlons du 30 prairial. : F. F.- Soit eh bien! j'avouerai avec franchise que je ne peux pas plaindre ceux à qui on a arraché le pouvoir; je dirai même, qu'à l'exception du régime révolutionnaire qui, s'il fut plus atroce, offrait du moins plus de profondeur dans son invention et de tenue dans sa pratique, il me paraît impossible qu'il y ait en tout sens une administration pire que la leur. Le Clubiste. Et l'habitude où ils étaient sans cesse de destituer arbitrairement les élus du peuple! F. F. Tout-à-fait scandaleuse. Le Clubiste. - Et la manière dont ils dirigeaient les armées! F. F.. Détestable comme tout le reste. Le Clubiste. Ils sont donc vraiment coupables à tes yeux? F. F. Sans doute; quand ils n'auraient d'autre tort que de n'avoir pas voulu la paix, dans un temps où ils auraient pu la donner au monde. Le Clubiste. Tu les regardes donc bien comme des traîtres? F. F.-Non; mais comme des hommes totalement ineptes en fait des sainés maximés de gouvernement au reste, le résúltat est devenu le même à peu de chose près, puisque la continuité de leurs actes arbitraires avait rendu la révolution odieuse aux Français, et que l'impéritie de leur administration avait livré la patrie sans défense aux armes des Russes et des Autrichiens. Le Clubiste. - Fort bien : allons, j'imagine que tu ne balanceras pas à les mettre en état d'accusation. F. F. Tu es dans l'erreur. Le Clubiste. Comment! lorsque des adresses, venues de tous les coins de la France, sollicitent si fortement la punition des coupables, et qu'un chorus énergique d'assentiment répond à ces adresses dans les deux Conseils. F. F. Voilà précisément ce qui me fait pencher du côté d'une autre opinion: je n'aime pas du tout l'esprit d'animosité et de fureur qui semble présider à ce grand procès; je n'aime pas cette formule d'adresses mendiées, qui sont dues uniquement aux trames ténébreuses de quelques intrigans, et qu'on ose représenter comme le produit de l'opinion générale; je me rappelle d'ailleurs, en frissonnant d'indignation, le cri affreux vengeance, que firent retentir, dans l'une de nos séances secrètes, des hommes que la loi revêt de la double qualité d'accusateurs et de premiers jurés. Ce n'est pas à de pareils caractères que je reconnais l'impartiale justice qui est tou 1 |