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jeunes gens aux vieillards, des laïcs aux ministres de la religion, des domestiques à leurs maîtres, des soldats à leurs officiers, des élèves à leurs instituteurs, en un mot de tous les subordonnés à leurs supérieurs dans l'ordre social; alors le tutoiement aura marqué ou une supériorité quelconque, ou une familiarité intime, ou le mépris ou la colère: ces modes devenus essentiels au langage pendant une longue suite de siècles, s'y sont incorporés de manière à ne pouvoir plus en être arrachés; ils ont passé dans les écrits, surtout dans le dialogue dramatique, et dès lors le goût, qui n'est que le sentiment des convenances, a su varier cet emploi du vous et du toi, et le marquer par des effets si heureux, qu'il est devenu un des moyens les plus riches de l'art d'écrire, et particulièrement de l'art du théâtre, en même temps qu'il exprimait dans la société une foule innombrable d'affections morales. Il en résulte qu'aujourd'hui cette différence du vous et du toi est réellement une source inépuisable de richesses qu'on peut appeler idiotiques, nationales, c'est-à-dire, qui appartiennent en propre à la langue française, et faites pour balancer, par un moyen qui est à elle, les avantages des langues anciennes." -LA HARPE, Leçons de littérature.

"Un père, prévenu que son fils se propose de forcer son secrétaire pour y prendre de l'argent, et fournir aux dépenses que lui occasionne un fol amour, ouvre lui-même son secrétaire, y met en évidence une somme d'argent avec ce billet foudroyant adressé à son fils:

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Puisqu'un amour infâme a pour vous tant d'appas,
Qu'il vous fait renoncer à votre propre estime,

Je veux vous épargner un crime:
Acceptez, ne dérobez pas.

"Maintenant, substituez le tu au vous, et voyez l'effet, ou plutôt le manque d'effet. Ce ne sera plus là le langage sévère et noble d'un père justement indigné; il semble que ce reproche paternel ne serait plus si touchant." BENOÎT Lamotte. Séance des Ecoles normales.

Remarquons enfin le bel effet du tutoiement dans ces vers de l'élégant Racine:

HERMIONE à PYRRHUS.

Vous ne répondez point! Perfide, je le voi,
Tu comptes les moments que tu perds avec moi!

ANDROMAQUE, Tragédie.

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EXEMPLES GÉNÉRAUX SUR TOUTES LES
RÈGLES DE LA GRAMMAIRE.

TRADUCTION ET ANALYSE.

Articles; substantifs.

L'avarice, l'esprit, l'imagination, l'utilité, l'histoire, les humains. La haine, les hasards. Le fils du roi de France, la couronne de la reine, l'amitié d'un frère, le nom de l'enfant. La grandeur et la décadence des Romains, les œuvres de Racine. À l'ambassadeur, à l'honneur, à la dame, à l'espérance, aux garçons, aux historiens, aux hameaux. De l'Italie à la Suisse. Deux francs le cent, huit sous la livre. Il est médecin. Êtes-vous Français? Oui, je le suis.-Quel bonheur ! quel dommage! Une si belle chose! Un tel malheur ! Apollon, dieu des beaux-arts. Paragraphe six, numéro quatre. J'ai la plume.-As-tu les crayons? Oui, je les ai.-Il a des gants. Nous avons de la persévérance.-Avez-vous du plaisir? Oui, nous en avons.- -Ont-ils de la patience? Non, ils n'en ont pas. Elles ont de la complaisance.-Aura-t-elle une récompense? Oui, elle en aura une.-Elles auront des connaissances. J'aurai de la fortune.-Aurait-il de grandes affaires? Il en aurait quelquefois.-Tu aurais des fleurs odoriférantes. Nous n'aurions pas de loisir. N'avez-vous pas des enfants! N'avez-vous pas d'enfants? Il est sans amis. Des querelles

entre voisins.

Adjectifs.

Une amie sincère. Je suis content. Elle est prudente. La route est escarpée. Un temps pluvieux. Une matinée pluvieuse. Un enfant vif. Une action vive. Un homme franc. Un grand parleur. Un bon acteur et une bonne actrice. Un style enchanteur. Un bel oiseau. Un beau cheval. Une belle mode. Elle est douce. C'est une vieille maison. Un vieil ami et un vieux camarade. Elles sont malignes. Nous avons de bons chevaux. J'ai de bonnes oranges et de belles poires. Il avait de bon pain, de bonne viande et de bon vin. Elles ont les lèvres vermeilles. Instruit, plus instruit, le plus instruit. Son raisonnement est bon, le mien est meilleur, et le sien est le meilleur de tous. Vous raisonnez bien, votre ami raisonne mieux, et votre frère raisonne le mieux de tous.

Ma dépense est petite, mais la vôtre est moindre. Elle est très-joyeuse. Nous sommes bien attentifs. Il est fort estimé. Il est bien fort et bien adroit. Nous avons autant de réussite Nous n'avons pas tant de moyens que lui.

que vous.

Adjectifs numéraux.

Paris, le 15 juin 1844. Le 30 du mois prochain. Depuis quinze jours (85.). D'aujourd'hui en huit. Pendant 332 ans. Un degré ou 25 lieues. Une lieue ou 2282 toises. Une toise ou 6 pieds. Un pied ou 12 pouces. Un pouce ou 12 lignes. L'unité principale des nouvelles mesures est le mètre (voyez la page 382). Quel quantième du mois avons-nous ? Nous sommes au 27 d'août.-Avez-vous reçu ma lettre du 17 du courant? Oui, je l'ai reçue.-Le dernier mois de l'année dernière. Plus de quinze, plus de cent.

Pronoms.

Quand vous verrez son mari, vous lui direz que vous avez parlé à sa sœur et que vous lui avez demandé son adresse. Voici ma cousine et voilà la sienne. De ces trois compositions la mienne est la plus grave, la tienne est la plus touchante et la sienne est la plus sublime. Ton amitié et la sienne me sont chères. Je le vois, il la voit, nous le voyons et nous lui disons la vérité. Mon frère tâcha de la consoler, et lui promit de voir son père. Je te le donne. Tu me le montres. Il le lui récitera. Dites-lui que j'aurai sa réponse. Ne lui parlez pas de sa sœur. Nous vous demandons la raison. Vous nous invitez. Ils vous présentent mes amis.— Votre frère est-il ici? Non, il n'y est pas.-Je leur parlerai. Je la leur offrirai. l'a vue, et lui a donné le billet. Vous êtes fâché, je ne le suis pas.-Mademoiselle, êtes-vous la fille de monsieur Dupré? Oui, je la suis.—Êtes-vous heureuse? Oui, je le suis.—Mesdames, êtes-vous les amies de ma cousine? Oui, nous les sommes.-Étes-vous sœurs? Oui, nous le sommes.-Donnez à elle et non à lui. Je pense à toi. Je sortirai sans toi. Partez avec lui ou avec elle.

Ce cheval est-il à vous? Non, il est à mon voisin.-Ne courez pas après eux.-Qui a fait cela? Moi. C'est toi! Non, c'est lui, ou c'est elle.-Il est plus âgé que moi. Vous avez plus de savoir que lui.-N'êtes-vous pas plus heureux qu'eux ? Non, je ne le suis pas.-Je lui en ai parlé. Parlez-leur-en. Non, ne leur en parlez pas.-Vous n'y pensez pas. Donnezmoi des conseils, ne me donnez pas d'embarras.-Pourquoi lui

en choisiriez-vous? Je ne saurais vous le dire.— Y a-t-il été? Oui, il y a été.-Il a une belle charge, il y aspirait depuis longtemps. Le chirurgien lui a pansé le bras. J'ai mal à la tête et au cœur. Donnez-moi ce livre, cet encrier, cette plume et ces crayons. Ôtez ceci et donnez-moi cela.-Laquelle préférezvous de ces couleurs? Je préfère celle-ci à celle-là.—Ce livre-ci est plus intéressant que celui-là. Ces portraits-ci ne sont pas si bien faits que ceux-là. Celui qui parle m'a donné ceci.— Cette plume est mauvaise. Laquelle? Celle que je vous ai donnée. Celle qui est sur la table.—Les personnes qui vous aiment et celles que vous aimez. Ceux que nous avons vus sont partis. La nature dont nous ignorons les secrets. C'est une condition sans laquelle il ne réussira pas.—A quoi pensezvous? À mon devoir.-Qu'est-ce que c'est ? Rien.

Pronoms indéfinis.

Connaissez-vous quelqu'un ici? Non, personne.-Quiconque vous l'a dit a raison. Chacun a son opinion. Quelque grands que vous soyez, quelques richesses que vous ayez, et quels que soient vos talents, je vous assure, messieurs, que vous ne serez pas élus. Quelles que soient vos qualités, vous trouverez des gens qui vous égaleront en mérite. On dit que le corsaire est pris.-A-t-on reçu des nouvelles? Oui, on en a reçu ce matin.

En a-t-on parlé? Je ne le crois pas.- Qui que ce soit qui appelle, ne venez pas. Tout ce que vous dites est vrai. Tout savant que vous êtes, soyez modeste. Quand on vous parlera, vous répondrez. Le théâtre, où l'on représente cette pièce. Si l'on me demande, je serai dans mon étude. Toutes savantes et tout aimables qu'elles sont, ne vous y fiez pas. Ils ont apporté leurs offrandes, chacun selon ses moyens. Ni l'un ni l'autre n'ont fait leur devoir.

Verbes.

Je suis bien aise de vous voir.—Avez-vous les moyens nécessaires? Oui, nous les avons.—Aura-t-il le journal? Oui, il l'aura.-Elle n'aura pas beaucoup d'avantages sur lui.— Vos amis sont-ils encore à Londres? Non, ils sont partis.— Ses dernières lettres n'étaient pas consolantes.—Votre élève ne profite-t-il point? Non, pas du tout.-Des historiens véridiques n'ont-ils pas raconté ces faits importants? Plusieurs en ont parlé.-Mon frère et son amie sont arrivés.—À qui parlé-je? A moi.-Est-ce que je cours? (149.) Est-ce que je crois ce que tu m'as dit? Vous devriez le croire.-Vous

viendrez, n'est-ce pas ? Peut-être.-Il parle français, n'est-ce pas? Un peu.-Il est tard, n'est-ce pas? Oui, il est trèstard.-Qui sont ces messieurs? Ce sont mes amis.-On aime le roi, et l'on craint le ministre. Mon père lui pardonne. Vous et votre ami, vous parlerez au directeur. Pendant mon séjour à Paris, j'allais tous les jours me promener aux Tuileries. Je l'y voyais très-souvent. Il vint me voir hier. Je l'ai vu ce matin.-Quand irez-vous à Paris? L'année prochaine. Je désire que vous veniez me voir, et je voudrais qu'ils vinssent aussi.- Voulez-vous que j'aille à l'église? Certainement, je le veux.—Asseyez-vous, ma sœur, vous avez l'air fatigué. Buvez un verre d'eau. Ces lettres ne sont pas écrites. Ma sœur est tombée, elle a passé la nuit sans dormir. Avezvous lu la lettre que j'ai écrite? Oui, je l'ai lue.-Avez-vous écrit la lettre que j'ai lue? Oui, c'est moi qui l'ai écrite.— Il veut que vous fassiez votre devoir. Nous voudrions que vous lussiez les journaux. Permettez-moi de vous faire observer que nous leur avons écrit plusieurs fois, et que nous ne croyons pas qu'ils aient reçu nos lettres.

Verbes réfléchis.

Je me propose de vous enseigner. Ils se promettent le plaisir d'aller au musée. Nous nous habillons. Il se lève à cinq heures; et vous, à quelle heure vous levez-vous? À sept heures. Ils se détestent.-S'alarme-t-il sans raison? Oui, très-souvent.-Ne s'ennuiera-t-il pas à ce concert? Peut-être.-S'y est-il abonné? Oui, il s'y est abonné.-Mesdames, vous êtesvous promenées ce matin? Oui, monsieur, nous nous sommes promenées pendant trois heures. Nos frères se promenaient à cheval, pendant que ces demoiselles se promenaient en bateau. -Dépêchez-vous. Allez-vous-en. Je ne m'en souviens pas. Ces deux amis se sont embrassés. Le vin se boit en France. nous laissons pas tromper. Se sont-ils réjouis de cette rencontre? Oui, tant soit peu.-Les soldats se sont-ils emparés de la maison? Pas encore.-Vous êtes-vous blessé? Je me suis coupé au poignet.- Vous portez-vous mieux? Oui, beaucoup mieux, je vous remercie.-Il s'est enrhumé.

Verbes impersonnels.

Il y a de bonnes raisons. Non, il n'y a personne.-Il y a Il y a longtemps qu'il est parti.

Ne

Y a-t-il beaucoup de monde? une heure que je vous attends. Il est des hommes que la ré

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