Le mouvement théosophique en France: 1876-1921

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Une Société théosophique est formée à New-York en 1875. Ses fondateurs, une Russe Helena Petrovna Blavatzky et un américain Henry Steel Olcott, en installent le quartier général aux Indes. La Société se développe dans le monde entier, l’Europe est touchée par les idées qu’elle véhicule. Une femme, Annie Besant, en assure la présidence au début du XXe siècle. Les idées théosophiques d’Hélène Blavatzky influencent quelques personnalités connues, Alexandra David-Néel, Mohandas Gandhi, Rudolph Steiner. A partir de l’occultisme oriental, Helena Petrovna Blavatzky remet en cause l’analyse des phénomènes paranormaux qu’en fait le spiritisme et l’approche de loccultisme ; elle prend en compte les textes sacrés des philosophies religieuses orientales pour aborder l’ésotérisme. Elle tente d’élargir la conception de l’Orient par les occidentaux, revoit l’histoire du cosmos et de l’homme et propose l’idée d’une tradition primordiale qui présiderait à l’élaboration de toute religion. En France, c’est un contexte favorable qui va permettre aux idées théosophiques de s’implanter ; l’influence de quelques théosophes du XVIIIe siècle, Swedenborg, Saint-martin et Mesmer est bien présente au cours du XIXe siècle. L’ésotérisme et l’occultisme sont relancés avec Eliphas Levi et Papus. Le spiritisme pratiqué par de nombreux Français est mis en théorie par Allan Kardec. L’Orient est remis au goût du jour et peut être découvert au Musée Guimet à Paris. Parmi les réseaux favorables, c’est le relais spirite et en particulier la Revue spirite qui diffusent ces idées ; quelques spirites intéressés les reprennent, les étudient favorisent un mouvement théosophique jusqu’à ce qu’une Section française voit le jour en 1899, et devienne Société théosophique de France en 1908. En à peine vingt-cinq ans, ces idées intéressent divers milieux en France, font l’objet d’analyses, de discussions, dans des salons, librairies, revues culturelles et spécifiques ; elles sont aussi source de railleries dans la presse quotidienne. Exposées au Congrès spiritualiste de 1889 à Paris, au Parlement des religions de 1893 à Chicago, au Congrès théosophique de Paris en 1900, elles bousculent, dérangent, par leurs nouveauté et sont à l’origine de quelques hostilités, calomnies et diffamations. Cette Société est active et rayonne ; ses adhérents s’impliquent dans les problèmes de leur temps. Si le pacifisme est prôné par les théosophes, ceux-ci répondent présents lorsque la guerre est déclarée en 1914 et offrent quelques réponses originales sur ce sujet. Considérée comme inquiétante par les jésuites dès le début du XXe siècle, la Société théosophique est interdite d’accès aux catholiques, par un décret romain, en 1919. René Guénon voit un danger , dans ce qu’il appelle Le Théosophisme ; l’ouvrage qu’il a publié en 1921 devient la référence sur le mouvement, au détriment de tout autre document existant. L’objectif de cette thèse est de retracer le contexte et les relais qui ont permis aux idées d’Hélène Blavatzky de donner naissance au mouvement théosophique en France, d’en faire une lecture à partir de documents théosophiques et non théosophiques. Ce travail concerne plus particulièrement, non seulement l’arrivée de ces idées dès 1876 et la période qui précède la venue des fondateurs de la Société en France en 1884, mais aussi la double condamnation dont elle a été l’objet en 1919 et 1921, ces thèmes n’ayant jamais fait l’objet d’études ainsi que le développement de cette Société en France. Ce travail se termine par l’observation d’une évolution dans les notices de Dictionnaires du terme théosophie, ainsi que dans celui du mouvement théosophique, à la veille du XXIe siècle.

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